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Bibliographie

Homo œconomicus ou animal laborans. L'agent économique est-il le devenir de l'être humain ?

Intérêt : Partiellement consacré à Arendt Partiellement consacré à Arendt
Auteur/trice(s) : Pouchol Marlyse

Type : Revue

Pages : p. 139-157
Edition : Revue de philosophie économique, Volume 19, Éditions Vrin
Date : 2018

Résumé :
L’article présente et analyse deux représentations de l’agent économique : celle de l’homo œconomicus chez John Stuart Mill (1806-1873) puis celle de l’animal laborans, expression que l’on trouve chez Hannah Arendt (1906-1975). Chacun des deux auteurs se situe en opposition à une conception de Jeremy Bentham (1748-1832) qui identifie l’être humain à un agent économique, être rationnel, apte au calcul et au raisonnement logique pour son cas personnel mais qui n’est cependant pas un être raisonnable, c’est-à-dire susceptible de vivre en harmonie avec les autres sans le couperet d’une législation qui borne sa liberté. Mill, en désaccord avec la conception du bonheur de Bentham, attribue à l’être économique des aspirations plus élevées, lesquelles seraient à même de se réaliser dans le futur, pourvu qu’une égalité politique authentique, notamment entre hommes et femmes, soit enfin établie. Arendt, née un siècle plus tard, s’inquiète, pour sa part, de la dégradation de l’image que l’être humain a de lui-même en s’identifiant à un animal laborans. Archétype de l’individu dont toutes les occupations se pensent sur le modèle d’une activité nécessaire à sa satisfaction personnelle, enfermé dans le privé de son corps, l’animal laborans qui n’éprouve que des sensations, de la peine ou du plaisir, s’apparente tout à fait aux êtres insuffisants, non raisonnables, que Bentham avait en tête pour concevoir la législation comme un moyen de les faire vivre ensemble. Si l’on suit Arendt, il n’est pas exclu que la conception benthamienne de l’homme, contre laquelle Mill s’était élevé, puisse devenir la réalité de demain, autrement dit que le règne de l’animal laborans, être esseulé, ayant perdu jusqu’au besoin de guider lui-même sa propre conduite à l’égard des autres puisse finir par s’imposer.

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